Le 23 mai 2024, un incendie s’est déclaré dans une rame du métro B de Lyon, provoquant d’importantes perturbations sur l’ensemble du réseau TCL. Cet incident a rappelé celui de novembre 2023 et souligne l’importance des dispositifs de sécurité dans les transports en commun lyonnais. Découvrons ensemble les circonstances de cet événement et ses conséquences pour les usagers.
Chronologie de l’incident : un départ de feu à l’aube
Aux premières heures du jeudi 23 mai 2024, vers 4h30 du matin, un incendie s’est déclaré sur une rame du métro B à la station Part-Dieu. Selon les informations communiquées par les sapeurs-pompiers du Rhône, le feu serait parti des roues avant d’une rame. L’incident est survenu avant l’ouverture des stations au public, ce qui a permis d’éviter tout risque pour les passagers.
L’intervention des secours a été rapide et efficace. Pas moins de 54 sapeurs-pompiers et 18 engins ont été mobilisés pour maîtriser l’incendie, qui a été éteint au bout d’une heure environ. Cette réactivité témoigne de la préparation des services d’urgence face à ce type de situation dans les infrastructures de transport en commun.
Qu’est-ce qui a provoqué cet incendie dans le métro lyonnais ?
Les causes exactes de cet incendie restent pour l’instant indéterminées. D’après l’opérateur Keolis, c’est un « dégagement de fumée » sur une rame qui aurait déclenché l’alerte. Ce type d’incident peut avoir diverses origines techniques : problème électrique, surchauffe de composants mécaniques, ou défaillance des systèmes de freinage. Une enquête a été ouverte pour déterminer avec précision ce qui a provoqué ce départ de feu.
Keolis a précisé en début d’après-midi que « la rame endommagée a été remorquée jusqu’au dépôt pour dégager les voies et permettre à la circulation de reprendre normalement ». Les équipes de maintenance procédaient encore à des vérifications pour comprendre l’origine de l’incident. Cette analyse approfondie est essentielle pour prévenir de futurs problèmes similaires.
Similitudes avec l’incident de novembre 2023
Cet événement n’est pas sans rappeler l’incendie survenu le 13 novembre 2023, également sur la ligne B du métro lyonnais. À cette date, vers 9h30 du matin, un incendie s’était déclaré dans un local technique situé sous une rame à la station Jean Jaurès, dans le 7e arrondissement. La fumée dégagée avait alors envahi la station, nécessitant l’évacuation des passagers et l’intervention d’une cinquantaine de pompiers.
Dispositifs de sécurité mis en œuvre
- Évacuation immédiate du PC sécurité
- Arrêt préventif de toutes les lignes de métro
- Déploiement rapide des sapeurs-pompiers
- Mise en place de bus relais pour les usagers
- Vérifications techniques approfondies avant remise en service
Où les perturbations ont-elles été les plus importantes ?
Suite à cet incendie, l’ensemble du réseau de métro lyonnais a été mis à l’arrêt pendant plus d’une heure et demie, jusqu’aux environs de 6h40. Cette mesure de précaution s’explique par l’évacuation du PC sécurité en raison de la fumée. Comme l’a précisé Keolis : « Sans PC sécurité, on ne peut pas faire circuler les métros donc l’ensemble des lignes ont été mises à l’arrêt ».
Après cette interruption générale, le trafic a pu reprendre progressivement sur la majorité des lignes. Cependant, la ligne B est restée particulièrement affectée, ne circulant que de Saint-Genis-Laval Hôpital Sud à Stade de Gerland jusqu’aux environs de 11 heures. Les stations entre Charpennes Charles Hernu et Debourg n’étaient plus desservies, créant une rupture majeure dans cette artère essentielle du réseau.
Impact sur la station Part-Dieu
La station Part-Dieu, véritable carrefour des transports lyonnais avec ses plus de 120 000 voyageurs quotidiens, a été particulièrement touchée par cet incident. Ce pôle d’échange majeur, qui dessert le quartier d’affaires et le centre commercial, est un point névralgique du réseau TCL. Sa perturbation a eu des répercussions sur l’ensemble de la mobilité urbaine.
Solutions alternatives mises en place
Pour pallier ces perturbations, TCL a rapidement mis en place des bus relais desservant les stations de Gerland à Part-Dieu. Cette réorganisation a permis d’offrir une alternative aux usagers, même si les temps de parcours s’en sont trouvés allongés. La réactivité des équipes TCL a été saluée, malgré les désagréments occasionnés.
Quand le trafic est-il revenu à la normale ?
La reprise du trafic s’est faite de manière progressive. Si l’ensemble des lignes de métro a pu recommencer à circuler vers 6h40, la normalisation complète du réseau a pris plus de temps. Pour la ligne B, les prévisions initiales annonçaient un retour à la normale vers 12h, soit plus de 7 heures après le début de l’incident.
Cette remise en service progressive s’explique notamment par la nécessité de procéder au reparamétrage de la ligne B, qui fonctionne par pilotage automatique. Comme l’a indiqué Keolis, des équipes de maintenance ont été spécifiquement mobilisées pour cette opération délicate, essentielle à la sécurité des usagers.
Procédure de vérification technique
Avant toute reprise du service, les équipes techniques ont dû effectuer une série de contrôles pour s’assurer qu’aucun dommage ne subsistait sur les installations. Ces vérifications concernent aussi bien l’infrastructure (rails, alimentation électrique) que le matériel roulant et les systèmes de sécurité. Un processus rigoureux qui garantit la sécurité mais allonge inévitablement les délais de reprise.
Communication auprès des usagers
Tout au long de la perturbation, TCL a maintenu une communication régulière via ses canaux habituels : site internet, application mobile, et affichage en station. Les usagers ont ainsi pu être informés en temps réel de l’évolution de la situation et des alternatives disponibles, limitant dans la mesure du possible l’impact de cet incident sur leurs déplacements.
Comment cet incident a-t-il affecté les usagers du réseau TCL ?
Malgré l’heure matinale de l’incident, les perturbations se sont prolongées jusqu’en milieu de journée, affectant particulièrement les trajets domicile-travail de nombreux Lyonnais. Les témoignages recueillis illustrent bien l’impact de cette situation sur le quotidien des usagers, comme celui d’Ouatah, qui travaille dans la restauration dans le quartier de Gerland : « J’habite à Villeurbanne, d’habitude je n’ai qu’à prendre le métro, mais ce matin, je dois prendre le tram et marcher encore une bonne demi-heure, je vais mettre une heure de plus pour arriver. »
L’incident a touché une ligne particulièrement fréquentée. La ligne B du métro lyonnais transporte en effet plus de 210 000 voyageurs chaque jour, et sa perturbation, même partielle, entraîne des répercussions importantes sur l’ensemble du réseau de transport et sur la circulation routière, par effet de report.
Solutions alternatives adoptées par les usagers
Face à cette situation exceptionnelle, les usagers ont dû faire preuve d’adaptation :
- Utilisation des bus relais mis en place par TCL
- Report vers d’autres modes de transport (tramway, vélo, marche)
- Modification des horaires de déplacement
- Recours au télétravail lorsque possible
- Covoiturage improvisé entre collègues
Coordination avec les employeurs
Certains usagers, comme Ouatah citée précédemment, ont dû prévenir leur employeur du retard occasionné. Ce type d’incident met en lumière l’importance de la flexibilité dans l’organisation du travail face aux aléas des transports en commun, et la nécessité d’une communication efficace entre usagers et employeurs lors de perturbations majeures.
Pourquoi ce type d’incident soulève-t-il des questions sur la sécurité des transports ?
Ce nouvel incendie dans le métro lyonnais, après celui de novembre 2023, soulève légitimement des interrogations sur la maintenance du réseau et la fiabilité des installations. Avec près de 1,8 million de voyages quotidiens sur l’ensemble du réseau TCL, la sécurité des usagers représente un enjeu majeur pour l’opérateur Keolis et le SYTRAL, l’autorité organisatrice des transports.
L’augmentation de la fréquentation du réseau, avec une hausse de 7% des voyages entre 2022 et 2023, exerce une pression croissante sur les infrastructures et le matériel roulant. Cette sollicitation accrue nécessite une vigilance renforcée et des investissements constants pour maintenir le niveau de sécurité et de fiabilité attendu.
Investissements et maintenance préventive
Face à ces défis, le SYTRAL a engagé un programme d’investissement significatif pour le renouvellement et la modernisation des équipements. La maintenance préventive joue également un rôle crucial dans la prévention de ce type d’incident, avec des inspections régulières des rames et des infrastructures pour détecter tout signe avant-coureur de défaillance.
Perspectives d’amélioration
Cet incident, comme celui de novembre 2023, servira probablement de retour d’expérience pour améliorer encore les procédures de sécurité et la réactivité des équipes. L’analyse approfondie des causes permettra d’identifier d’éventuelles mesures correctives à mettre en œuvre pour réduire le risque de récurrence de tels événements.
Au-delà de l’aspect technique, cet épisode rappelle l’importance d’une communication claire et rapide auprès des usagers en cas de perturbation, ainsi que la nécessité de disposer de plans de continuité de service efficaces pour limiter l’impact sur la mobilité urbaine.